Inventaire et analyse des solutions douces de gestion de l’érosion côtière et applicabilité au littoral corse

Synthèse :

La Corse est sujette à une érosion de son littoral, due soit à des phénomènes naturels (tempêtes, diminution des apports solides des fleuves, etc.), soit à des phénomènes anthropiques (aménagements portuaires, enrochements, détérioration des dunes littorales…). Cette érosion, qui concerne principalement les cordons sableux (plages, dunes), peut avoir localement des conséquences économiques et/ou environnementales importantes.
Traditionnellement, la lutte contre l’érosion côtière s’est appuyée sur l’implantation d’ouvrages de défense (murs, épis, brise-lames, etc.) mais avec souvent une action protectrice très localisée et des effets aggravants l’érosion sur les secteurs adjacents. Afin de palier à ces effets contraires, plusieurs techniques alternatives ont vu le jour.
Cette étude, cofinancée par l’Office de l’Environnement de la Corse et le BRGM, dans le cadre de ses missions d’appuis aux politiques publiques, a pour objectif de réaliser l’inventaire des solutions dites « douces » de gestion de l’érosion qui offrent des alternatives méthodologiques et proposent des avantages certains en termes de réversibilité, d’intégration au paysage naturel et d’impact sur la biodiversité. Les solutions dites « dures » sont tout de même abordés afin de rappeler leurs impacts sur le littoral.
Sur les critères d’efficacité et d’applicabilité aux plages corses, les méthodes douces de rechargement artificiel en sédiment et de by-passing (mécanique ou hydraulique) associées à une reconstruction des cordons dunaires semblent les plus adaptées car elles réinjectent du sable dans la cellule hydrosédimentaire, augmentent l’espace récréatif et limitent l’exposition aux submersions marines. Ces méthodes présentent des coûts d’investissement et d’entretien (répétition programmée des rechargements) certes non négligeables, mais qui sont à mettre en perspective avec les coûts d’implantation et d’entretien des ouvrages de défense. Cet avis ne tient pas compte de la disponibilité de stock sableux qui reste à vérifier.
D’autre part, la présence des banquettes de posidonies sur une majorité des plages de Corse, qui jouent un rôle de protection face au phénomène d’érosion, peut être problématique pendant la saison touristique car ces feuilles mortes sont généralement perçues comme étant des déchets. Le nettoyage raisonné s’applique alors tout particulièrement aux plages balnéaires et à la problématique des banquettes de Posidonies lorsque ces plages sont très fréquentées lors de la saison touristique. Un ramassage différentié peut être mis en œuvre en fonction de la fréquentation (sites urbains ou naturels, saison estivale ou non). A ce titre, le ramassage manuel est à privilégier car il permet de faire le tri entre déchets anthropiques et biodéchets (piégeage des sédiments, atténuation des vagues) et limite les prélèvements de sable du ramassage mécanisé.
Les conteneurs géotextiles (type Géotube) présentent les mêmes inconvénients que les ouvrages lourds lorsqu’ils bloquent le transit sédimentaire. Leur application peut toutefois être envisagée s’ils sont enfouis afin de jouer le rôle de soubassement à une restauration du haut de plage et de la dune.
Les autres techniques (récifs artificiels, drainage, pieux hydrauliques…) semblent moins pertinentes soit en raison d’une applicabilité limitée aux spécificités des littoraux corses (faible hydrodynamisme, migration des barres d’avant-côte) soit en raison d’une efficacité faisant toujours débat au sein de la communauté scientifique.
A contrario, les méthodes douces de gestion de l’érosion éolienne des dunes (rideaux brise-vent de type ganivelles, plantations d’Oyat, …) ont fait leur preuve sur des littoraux microtidaux. Elles sont adaptées au littoral méditerranéen et bien maîtrisées par les opérateurs locaux. La canalisation des accès à la plage permet également de limiter le piétinement de la végétation qui fixe le sable dans le système côtier.
Pour les zones d’embouchures et de graus bouchées par le transit sédimentaire, une solution douce consiste simplement en une réouverture mécanisée régulière du chenal afin d’éviter les blocages sédimentaires liés à l’endiguement. Ce procédé peut être appliqué à l’ensemble des embouchures de Corse dont la fermeture occasionnelle par le transit sédimentaire ne provoque pas de gêne majeure pour les activités économiques (navigation et activités aquacoles notamment) et la sécurité des populations (crue en amont).
Enfin, il convient de rappeler que pour toute implantation, expérimentale ou non, de solutions de réduction de l’aléa, le recours à un suivi morphologique permet de juger des effets du dispositif et que des solutions complémentaires de réduction des enjeux (maitrise foncière, relocalisation des activités et des biens, adaptation des aménagements) sont également à envisager afin de diminuer le risque lié aux phénomènes côtiers.

Résultats :

Applicabilité au littotal corse des solutions douces de gestion de l’érosion côtière
Indique l’indice d’applicabilité au littoral corse de l’ensemble des solutions douces connues pour la gestion de l’érosion côtière

Bibliographie :

Inventaire et analyse des solutions douces de gestion de l’érosion côtière et applicabilité au littoral corse. Rapport final

Applicabilité au littotal corse des solutions douces de gestion de l'érosion côtière

Applicabilité au littotal corse des solutions douces de gestion de l’érosion côtière

Indique l’indice d’applicabilité au littoral corse de l’ensemble des solutions douces connues pour la gestion de l’érosion côtière