La côte basse meuble de la Plaine orientale

Le littoral meuble entre Bastia et Solenzara, appelé Plaine orientale, tranche avec la morphologie montagneuse de l’île.

Cette zone relativement basse est décomposée de trois grands ensembles :

  • La plaine de Bastia située au nord du Golo qui est formée par les alluvions de ce fleuve. Elle semble correspondre à un compartiment affaissé durant l’ère quaternaire par des phénomènes néotectoniques récents. Les épandages du Golo, repris par les courants marins et la houle, ont créé une flèche littorale longue de 12 km, le lido de la Marana, qui a isolé le grand étang de Biguglia. Au sud du Golo, l’arrière-côte est plutôt formée par des glacis d’alluvions ou d’éboulis de pente, entaillés par les torrents.
  • La zone de piémont qui va du Fium’Alto à l’Alésani dont la zone proprement littorale est réduite à quelques centaines de mètres de largeur.
  • La plaine d’Aléria qui s’étend du sud de l’Alésani jusqu’à la petite plaine du Travo : c’est un vaste triangle miocène dont les formations sont souvent masquées par quelques dépôts pliocènes, mais surtout par des terrasses quaternaires plus ou moins anciennes. Cette plaine comporte une série de dépressions occupées par des étangs (Diane, Urbino, Palu…) isolés de la mer par des bourrelets sableux.

La Plaine orientale s’étend de manière continue sur une centaine de kilomètres entre Bastia (Haute-Corse) et Solenzara (Corse du Sud) sur le territoire de 27 communes littorales. Elle représente ainsi 10% du linéaire côtier de la Corse, qui est composé, pour les 90% restants, par des côtes rocheuses et des plages de poches situées au fond de baies délimitées par des caps rocheux.

La Plaine orientale est une « côte basse meuble » majoritairement sableuse. Elle est relativement rectiligne et homogène.

Exemple de la côte basse meuble au nord de l’embouchure du Tavignano (2022)
Exemple de la côte basse meuble à Alistro (2018)

Globalement orientée nord-sud, elle présente de légers changements d’orientations du trait de côte notamment au niveau des embouchures des cours d’eau dont les plus importants sont le Golo, le Fium’Altu, l’Alésani, l’Alistro, le Fium’Orbo, la Bravona, le Travo, et la Solenzara, qui constitue la limite méridionale de cette plaine.

Exemple de l’embouchure du Golo (2020)

Le cordon littoral est également interrompu par des lagunes et étangs côtiers : Biguglia, Bravona, Diana, Urbino, Palu. Occupant les parties basses de la plaine alluviale, ces zones humides ont une superficie totale relativement faible, avoisinant les 3000 hectares, mais une grande importance écologique et économique. Elles sont, en particulier, le lieu d’activités aquacoles et conchylicoles.

Exemple de l’étang d’Urbinu (2018)
Grau de l’étang d’Urbinu (2018)