Les compartiments sédimentaires d’un profil type méditerranéen sont présentés sur l’illustration ci-dessous.

Profil Type Mediterranéen (d’après Moulis et Barbel, 1999 et Paskoff, 1985)

Les limites et l’état des compartiments sédimentaires sont identifiés par différents indicateurs géomorphologiques tels que les traits de côte bas et haut, les falaises sableuses, les banquettes de posidonie, etc..

Les termes traits de côte haut et traits de côte bas ont spécifiquement été définis pour les besoins du ROL :

• Le trait de côte bas correspond à la berme de basse plage ou à la ligne de rivage. Il s’agit du niveau moyen de l’eau en période calme ou « trait de côte moyen » ;

• Le trait de côte haut correspond au pied de dune ou à la limite de végétation ou au pied d‘ouvrage. Il s’agit du niveau de l’eau en période agitée ou « trait de côte maximal ».

Le trait de côte bas est systématiquement levé dans le cadre du ROL car :

1/ il est le plus facilement reconnaissable sur le terrain ainsi que sur les orthophotographies

2/ il représente le descripteur employé pour les estimations de l’évolution future prévisible. En revanche, le trait de côte haut n’est pas systématiquement levé, car lorsque le haut de plage est fortement anthropisé (fixation du trait de côte par des ouvrages, trait de côte indiscernable sous l’effet de rechargement en sédiments ou matériaux divers et reprofilage), la reconnaissance du critère géomorphologique est difficile et/ou sans signification physique.

Ces deux indicateurs, trait de côte bas et trait de côte haut, délimitent la zone active de la plage émergée qui correspond à la zone de déferlement des vagues sur les plages microtidales lors de fortes conditions de vagues (tempêtes). La largeur de la plage émergée active est un paramètre important pour évaluer la vulnérabilité du littoral à l’érosion.

L’avant-côte est la portion de la plage en permanence immergée exposée aux vagues et aux divers courants (marée, vent, vagues, densité). Les courants induits par la houle peuvent être relativement puissants et donnent lieu à des transports sédimentaires (dérive littorale notamment) qui construisent les barres sous-marines (barres de déferlement). Leur morphologie et leur évolution contrôlées par les variations des conditions hydrodynamiques et des transports sédimentaires sont étroitement liées à celles de la plage émergée. Les barres sous-marines représentent un stock de sédiment et permettent l’atténuation des vagues. La connaissance de leur dynamique complexe est nécessaire pour évaluer la vulnérabilité du littoral à l’érosion.

Le cordon dunaire représente la zone à partir de laquelle la mer n’a plus d’action (y compris en période de tempête mais hors évènements exceptionnels générant des submersions marines). Il s’agit d’une zone mobile sous l’action du vent sur laquelle une végétation typique, qui témoigne de son état (morphodynamique et écologique), peut s’y installer. La morphologie du cordon dunaire représente également un paramètre nécessaire à l’évaluation de la vulnérabilité du littoral à l’érosion.